Si vous êtes de passage par la belle ville de Québec prochainement, se tient en ce moment et ce, jusqu’au 11 novembre prochain, la sympathique exposition 60 ans de Mode à la Place Ste-Foy.
Afin de célébrer ses 60 ans de succès, Place Ste-Foy fête en grand cette année en proposant une installation historique parcourant 6 décennies de mode et de style.
Bien que les vêtements soient de facture actuelle, l’interprétation, par le consultant en contenu mode M. Jean-Claude Poitras, est une réussite. De la futuriste décennie 60, en passant par l’excentrique décennie 80, sans oublier celle de la mondialisation des marchés, l’an 2000, bref, tout de cette exposition reflète chaque époque avec justesse.
À grands coups de couleurs, la mode de la décennie 60 se pare de ses plus beaux atouts. Futuriste et moderne à la fois, cette époque reflète un vent social de changements mondial. En 1969, Neil Armstrong fait le premier pas sur la lune. Les aventures spatiales ont alors la cote et André Courrèges s’en inspire grandement pour créer des styles novateurs et avant-gardistes à la fois. Instigateur de la minijupe, Mary Quant la commercialise par la suite en 1962 et elle devient LA nouveauté mode de l’époque. Les années yéyé donnent également lieu à l’expérimentation des matières synthétiques à porter telles que le vinyle, le métal ou bien le plastique. Le style twiggy est alors la référence du moment.
La mode de la décennie 70 se veut libre et revendicatrice. C’est le début d’un temps nouveau, la terre est à l’année 0 (1) comme le chante si bien René Claude à l’époque. Et pour cause, car le mouvement hippie s’empare totalement de cette décennie. Les cheveux rallongent, les robes et les jupes aussi. Les motifs floraux sont à la mode et on les retrouve partout, la paix et l’amour captent alors l’air du temps. Paradoxalement à cette tendance, la mode disco marque visiblement la fin de cette décennie par des paillettes et des tissus luisants. Le groupe musical ABBA fait alors bouger et danser toute une génération.
Crédit photos : firme NOCTURA
Les années 80 sont marquées par l’audace des styles et l’excentricité sous toutes ses formes. Des stars mondiales telles que Madonna, Boy George ou Prince marquent, par leur style éclaté, les courants de la mode. Phénomène marginal provenant de la rue, le mouvement punk se confirme en Angleterre. La créatrice Vivienne Westwood s’en empare en utilisant des couleurs sombres et des matières comme le cuir ou le métal pour créer ses modèles. Cette décennie voit également l’ascension des femmes au pouvoir sur le marché du travail et cette nouvelle réalité se traduit dans la mode par la création de tailleurs à larges épaules bien marquées.
La décennie 90 voit la disparition des frontières par le démantèlement des régimes communistes. Les murs idéologiques entre l’Europe de l’est et de l’ouest s’effondrent et est symbole du grand libéralisme. La crise économique qui sévit alors donne lieu à une mode totalement minimaliste et empreinte d’une grande simplicité. Récession oblige, l’allure des styles se rationnalise et s’uniformise. Le noir est à la mode et les vêtements sont déconstruits pour être mieux reconstruits, le déconstructiviste est donc à l’honneur. Le mouvement grunge fait également son apparition et des groupes musicaux tels que Nirvana et Pearl Jam l’expriment haut et fort.
L’aube du troisième millénaire voit apparaitre, grâce à la mondialisation des marchés, des styles venant de partout à la fois, de la rue en passant par la mode des passerelles des grands défilés, celle-ci se personnalise et se démocratise de plus en plus pour faire place à un plus grand pluralisme. Des stars de la musique pop telles que Britney Spears, Gwen Stefani ou Paris Hilton deviennent ainsi les nouvelles icônes du moment. Par le biais de l’internet, la publicité inonde le Web. Les grandes marques se forgent donc une véritable identité poussant ainsi le consommateur à magasiner davantage. Le cycle de la mode se raccourcit et celle-ci se veut beaucoup plus accessible, le fast-fashion est né.
Crédit photos : firme NOCTURA
Difficile de voir ou de prédire avec assez de recul quels phénomènes sociaux marquent la mode d’aujourd’hui et marqueront celle de demain. Sans contre dit l’arrivée des réseaux sociaux, les multiples avancées technologiques et la venue des influenceurs en tant que puissants émetteurs de tendances pavent la voie à ce vent de renouveau.
Olivia Palermo par exemple avec ses 5,6M d’abonnés sur Instagram influence les consommateurs et créé d’une certaine façon les tendances du moment. Aujourd’hui, par cette multiplicité de blogueurs et d’influenceurs bien présents sur le Web, ce ne sont plus de grandes tendances modes qui émergent, mais bien une multitude de micro-tendances qui voient le jour un peu partout à la fois laissant ainsi libre cours à une mode nettement personnalisée. On n’a qu’à penser au phénomène du tatouage pour s’en convaincre.
Crédit photo de groupe : firme NOCTURA
Autres photographies, travail personnel, 26 octobre 2018, Place Ste-Foy, Québec.
(1) Le début d’un temps nouveau, paroles et musique de Stéphane Venne.