
C’est avec enthousiasme que le Musée McCord Stewart Museum accueil, jusqu’au 1er février 2026, la magnifique exposition-événement Afrique Mode afin de célébrer de façon incroyable la créativité de la scène contemporaine de la mode africaine.
Mercredi 24 septembre 2025, se déroulait au musée la visite de presse afin de découvrir cette mode issue du continent africain haute en couleur et en style. Et, DL Vision Mode y était !

Exposition réalisée en collaboration avec le prestigieux Victoria and Albert Museum de Londres, l’une des plus importantes jamais dédiée à la scène de la mode africaine, celle-ci permet de convier le public à s’imprégner de l’univers créatif des designers, créateurs de mode et photographes du grand continent africain.

Présentée à Montréal en exclusivité canadienne et faisant partie d’une tournée internationale comprenant les villes de Brooklyn, Portland, Melbourne et Chicago, Afrique Mode réunit ainsi une centaine de vêtements et accessoires, textiles, photographies et vidéos datant du début des années 60 jusqu’à de nos jours.

Et, tous ces artefacts modes racontant à leur façon comment la mode africaine s’est taillée une place de choix sur les podiums de la mode internationale permettant ainsi l’affirmation de soi à l’ère de la période postcoloniale du 20e siècle.

Un défi de taille
Étant impossible de tenter d’exposer la mode de chacune des régions du vaste continent africain, cette exposition-événement célèbre plutôt la vitalité et l’esprit novateur d’un ensemble de styliste tout en explorant les réalisations de figures d’avant-garde de 20e siècle ainsi que celles des talents qui anime de nos jours cette scène éclectique et cosmopolite précise Christine Checinska, conservatrice principale des textiles, de la mode d’Afrique et de la diaspora africaine au V&A.

Une importante scénographie
La scénographie de cette riche exposition se déploie sur 8 zones bien vivantes, présentées chronologiquement de 1960 à de nos jours, mettant ainsi en lumière l’audace et le savoir-faire des créateurs de ce continent grâce à 80 superbes ensembles magnifiquement présentés en salle.


L’exposition débute en 1960 alors qu’à l’époque, 17 pays africains rejettent le régime colonial mis en place. De ce fait, cette émancipation nationale s’exprime à travers la littérature, la musique, l’art et bien sûr la mode qui s’inscrivent conjointement dans un sentiment de fierté liée à cette nouvelle identité africaine. Les premières salles de l’exposition témoignent ainsi du nouveau sens politique que prennent les traditions textiles de l’Afrique entière. Dans ce contexte d’indépendance, elles sont à la fois anciennes et diversifiées.


De visionnaires designers tels que Naïma Bennis, Shade Thomas-Farm ou bien Chris Seydou, qui tous contribuent activement à l’expansion rapide de la mode africaine, intéresse aujourd’hui une clientèle cosmopolite mondiale.

La seconde partie de la scénographie de l’exposition présente l’époque dans laquelle nous vivons et démontre à quel point l’essor des années 60 jusqu’à l’an 2000 se poursuit activement avec la venue du 21e siècle. Poursuivant cette affirmation de soi et l’identité africaine toute entière, des designers de mode comme Imane Ayissi, Thebe Magugu ou bien Sindiso Khumolo trace leur propre voie artistique repoussant toujours un plus les frontières de la création permettant ainsi des dialogues ouvert sur la culture, la race, le genre, l’identité et la sexualité.


L’espace central de l’exposition, qui est impressionnante à visiter, permet de découvrir une mise en scène africaine effervescente où les modèles présentés sont définitivement à l’avant-garde de cette mode contemporaine remplie d’audace et de beauté.


Cette section de l’exposition dévoile notamment que la période se situant entre 2000 jusqu’à aujourd’hui est caractérisée par une forte volonté de la part des designers africains de questionner les idées reçues tant en ce qui concerne l’identité et l’essence actuelles du peuple africain que sur la mode du continent ainsi que leur avenir.


De belles images
La photographie de mode prend une place importante dans cette grande exposition et permet également d’apprécier la démocratisation de celle-ci, et ce, dès la seconde moitié du 20e siècle. Les photographes présentés captent à travers leurs images, des portraits, l’euphorie du moment, de l’indépendance de leur pays en voie de s’autogouverner.

Ces photos témoignent ainsi d’un renouveau en constante évolution des identités, et ce, dans un paysage de la mode africaine en constante évolution. Photographies d’ailleurs qui sont touchantes à admirer.

Les parures corporelles
Ces parures qui se situent entre la mode et les arts, appartiennent à un large éventail d’esthétique. Les parures corporelles présentées dans cette exposition ont été réalisées par des créatrices de l’Afrique de l’Est et de l’Ouest et deviennent bien vivantes lorsqu’elles sont portées.
Celles-ci défient alors toutes attentes quant à la nature du bijou ou à ce que peut représenter une parure corporelle sur le continent africain. En contact directement avec la peau et portée pour être bien visible, ces parures relèvent à la fois de l’intimité de la personne et aussi du regard public.

Ces bijoux sont constitués de matériaux organiques tels que la paille, le sel, le sisal et les coquillages ainsi que des matériaux plus précieux tels que l’or ou bien l’argent afin de réaliser à la main des pièces unique en leur genre.
Sur cette photographie, cette parure devient l’élément central du sujet et non plus un simple accessoire mode.

Bref, une grande exposition Mode & Art qui est définitivement à voir si tout comme moi, vous appréciez la mode issue notamment de cette riche communauté culturelle. Prévoir également un bon moment pour la visiter, car la section central de l’exposition comporte plusieurs magnifiques tenues.

Photographies, travail personnel et François Berthiaume, Musée McCord Stewart, Montréal, 24 septembre 2025.