
Dimanche 15 juin 2025 se déroulait à Deschambault-Grondines le Vernissage de la Biennale internationale du lin de Portneuf intitulée DÈS L’AUBE, regroupant le travail d’artistes locaux et internationaux. De plus, 14 artistes de la relève présentent leurs créations qui ont pour thème L’ORIGINE DES OMBRES. Et, quelle magnifique biennale j’ai visitée !

Cette 11e édition se tiendra jusqu’au 5 octobre 2025. Elle est placée sous le thème de la LUMIÈRE, facteur déterminant pour tout ce qui vit, que ce soit les animaux ou bien les végétaux, et ce, partout sur la planète.

Pour nous, êtres humains, les activités quotidiennes se déroulent généralement en fonction des différents moments de la journée. Ici, l’aube constitue la première étape de notre journée. Lors de cette période, le ciel commence tranquillement à s’éclaircir juste avant que le soleil n’apparaisse. C’est cet instant magique que l’on associe par analogie à tous les commencements.

Les artistes invités à créer une œuvre pour cette biennale abordent ce thème de façon fort variée et les sujets de naissance et de renouveau sont au cœur de leurs créations.
À travers ces œuvres fortes, on découvre l’instant où la nuit prend fin afin de faire place à la lueur du jour, au chant des oiseaux et à l’éclosion des fleurs. Ce retour du cycle de la lumière du jour est aussi évocateur d’espoirs, soit le fait de voir disparaître nos peurs nocturnes au profit de voir réapparaître les couleurs sous un jour nouveau.
Le lin, cette fibre noble, est au centre de cette trame créative, qu’il soit utilisé comme matière de création ou bien qu’il guide les artistes en tant que source d’inspiration.

DÈS L’AUBE : des artistes aux univers bien différents
Pour Yentele, artiste française, la rose du matin est porteuse de vie. Comme des gouttes d’eau qui se déposent sur tous les objets qui se trouvent dans le paysage. L’artiste applique alors l’aquarelle en fines couches translucides sur le lin ancien. La toile se teinte ainsi de nuances colorées qui naissent avec le lever du jour. L’œuvre s’étale de toute sa largeur afin de former une ligne d’horizon décorée de petits éléments brodés. Et, chacune de ces cellules est porteuse de renouveau, d’espoir et d’une vie nouvelle. (1)

Et, ce que j’ai aimé de cette impressionnante œuvre est son étalement dans l’espace. Le dégradé des couleurs de la toile est magnifique et les petits éléments apposés sur celle-ci de façon horizontale sont ludiques et joyeux.

Curtain of Tears
Vessna Perunovich est née et a grandi en ex-Yougosiavie et elle s’intéresse en particulier aux notions de foyer, d’exil et de frontières. Pour l’artiste, la douce lumière de l’aube qui perce l’obscurité reflète l’essence même de l’expérience humaine. Celle-ci symbolise un nouveau départ, elle est porteuse d’une certaine résilience. Les perforations réalisées dans les panneaux de Mylar sont autant de larmes, de vies perdues, de mondes brisés. Vues de l’intérieur de l’espace domestique, de la maison qui offre une forme de protection, ces petites ouvertures peuvent aussi permettre à la lumière d’entrer pour accéder à des souvenirs plus heureux. (2)

Ce que j’ai aimé de cette œuvre est le fait de pouvoir y circuler librement au travers. J’ai bien aimé aussi cette notion de foyer, bien visible dans son œuvre. L’ombre que projette celle-ci sur le plancher rend l’idée d’ombre et de lumière bien présente.

Incandescence
Ânia Pais qui est née aux Açores, s’attarde pour cette œuvre aux moments qui précèdent le lever du jour. Si les premières lueurs qui apparaissent dans le ciel soulèvent des questions liées au caractère physique du phénomène qui est à se produire, elles font aussi naître des réflexions de nature philosophique. En amalgamant la terre récoltée autour du moulin avec la toile de lin, l’artiste met au point un filtre à travers lequel elle fait passer la lumière. Ce faisant, elle crée un environnement dans lequel un nouvel éclairage est jeté sur la matière et sur la vie qui bat. (3)

Ce que j’ai aimé de cette œuvre forte est ses textures, le traitement de la matière utilisée, les couleurs terreuses, le contraste entre l’ombre et la lumière. En résumé, cette masse, ce bloc bien visible qui procure un wow saisissant !

Autre coup de cœur pour le travail d’António Jorge dont l’œuvre porte à réflexion.


L’Étole, sculpture de Caroline Gagnon, revêt quant à elle un caractère sacré. Celle-ci étant une des composantes des habits liturgiques, elle suggère ainsi un enveloppement symbolique intéressant en raison du choix des matériaux et de la composition de l’image.

Bref, la Biennale Internationale du Lin de Portneuf, DÈS L’AUBE, est définitivement à voir jusqu’au 5 octobre 2025 et pour le thème L’OMBRE DES ORIGINES jusqu’au 1 septembre 2025 afin d’être ébloui par la lumière des œuvres présentées.

Photographies, travail personnel et François Berthiaume, 15 juin 2025, Deschambault-Grondines, Biennale internationale du lin de Portneuf.
Source recherches : Site Web Biennale internationale du lin de Portneuf.
(1) (2) (3) Source texte explicatif de la scénographie de l’exposition.
Un bel album photos est également visible sous ce lien :