
Il y a de ces artistes et expositions qui vous parlent plus que tout et mercredi 11 juin 2025 se déroulait au Musée national des beaux-arts du Québec, la visite médiatique de l’impressionnante exposition vedette Niki de Saint Phalle. Les années 1980 et 1990 : l’art en liberté. Et, j’ai adoré !

Depuis fort longtemps, j’admire le travail songé de cette grande artiste franco-américaine pour qui l’humanité et la joie de créer sont au cœur d’une œuvre immense, l’œuvre artistique de l’histoire de sa vie !


Et, visiter cette fabuleuse exposition, c’est découvrir les deux dernières décennies de la prolifique carrière artistique de Niki de Saint Phalle qui sont marquées par une impressionnante liberté artistique.

De ce fait, la monographie présentée est riche de plus de 150 œuvres, sculptures, peintures, dessins, estampes et livres d’art, tous offrant une incursion fascinante dans l’univers créatif, riche, inventif, engagé et haut en couleur de Niki de Saint Phalle, figure marquante du mouvement artistique nouveau réalisme de l’art contemporain du 20e siècle.

Présentée en grande première canadienne au MNBAQ du 12 juin 2025 au 4 janvier 2026, cette magnifique exposition permettra au visiteur de découvrir une scénographie divisée en neuf thématiques caractérisée par une grande liberté créatrice, une indépendance financière acquise et un engagement passionné envers les causes universelles telles que la justice sociale, la lutte pour le droit des femmes, le combat contre le racisme, le soutien offert aux malades atteints du sida, la protection des animaux et de l’environnement.
La joie en tant que force créatrice
L’artiste utilisera d’ailleurs la joie comme stratégie de résistance contre la violence en général et les injustices sociales. Cette émotion rejaillit dans son travail par les motifs qui accompagnent les deux décennies de l’exposition et sont bien visibles dans les monstres colorés, les sculptures de mosaïques et de miroirs, les animaux fantaisistes, les Nanas, les cœurs et les crânes qu’elle crée.

Parmi ces thèmes, notons : Le bestiaire de la femme-serpent, À la découverte du Jardin des Tarots, Le chantier d’une vie, Les Skinnies, Vivre avec l’art, Lutter par l’art, L’écriture de soi, Les années américaines et Niki de Saint Phalle monumentale.
Le bestiaire de la femme-serpent est le premier thème abordé, et cette section permet de découvrir des œuvres ludiques remplies d’émotion.

À la découverte du Jardin des Tarots

Ce second thème impressionne en entrant dans la salle par la magnificence de l’œuvre l’Arbre serpents. Cette sculpture fontaine fabriquée de polyester, de verre de miroir, de vitrail et de feuilles d’or symbolise l’union entre la terre et le ciel, et elle fait écho à l’arbre de vie qui se trouve dans le Jardin des Tarots. Les branches de cet arbre sont constituées d’immenses serpents, animal qui représente le cycle de la vie, suscitant ainsi pour l’artiste autant la peur que la fascination.

Autre coup de cœur de cette grande exposition est la section intitulée Vivre avec l’art.


Dès les années 80, l’artiste réalise des éditions de ses œuvres en divers formats et coloris. Désireuse de démocratiser l’art en le rendant accessible à tous, dans sa forme, à savoir le prix de vente et sa distribution, incluant le circuit de distribution du marchand. Niki de Saint Phalle crée ainsi du mobilier d’artiste varié comme des fauteuils, des tables, des vases, des lampes, des miroirs, des bijoux et des parfums.

C’est d’ailleurs son parfum éponyme, lancé en 1982, qui lui permettra de devenir la mécène de ses projets artistiques.

Qualifiée à l’époque de pratique commerciale, cette rencontre artistique de l’artisanat, de l’industrie du meuble et du marchandisage est maintenant considérée comme bien avant-gardiste. De nos jours, ces choix correspondent à une stratégie de liberté artistique et financière aboutissant à une indépendance en regard des règles de l’art.
L’artiste de façon brillante s’oppose à la rareté de l’objet d’art et conteste avec humour cette distinction entre beaux-arts, arts décoratifs et arts populaires.

Et, dans cette perspective, j’ai adoré les jolis vases à fleurs présentés, m’imaginant aisément voir posséder un de ces magnifiques objets chez moi !
Les années américaines

Cette touchante section est également un coup de cœur de l’exposition. L’artiste était sensible à l’importance de la représentation des groupes racisés dans l’espace public et, forte de ce fait, Niki de Saint Phalle réalise des sculptures de la série Black Héros rendant ainsi hommage notamment à des artistes bien connus comme Miles Davis, Louis Armstrong ou bien Joséphine Baker.


Bref, une exposition grandiose définitivement à visiter à Québec durant quelques heures si tout comme moi, le travail artistique de cette grande dame de l’art contemporain vous parle et vous émeut !

Photographies, travail personnel et François Berthiaume, Musée national des beaux-arts du Québec, 11 juin 2025.
Un bel album photos est également visible sous ce lien :