Toujours en vogue au Musée McCord, les photographies de Norman Parkinson

Norman Parkinson qui photographie Neva von Schlebrügges à New York – Manteau long en tweed et jupe, Jaeger, couverture du magazine Queen, février, 1960.

À compter de demain, vendredi 19 avril et ce, jusqu’au 2 septembre 2024 sera présentée, au Musée McCord Stewart de Montréal, la magnifique exposition vedette du prolifique photographe de mode britannique Norman Parkinson intitulée Norman Parkinson : toujours en vogue.

Et, mardi dernier se déroulait en avant-midi le lancement médiatique de l’exposition puis en soirée le Vernissage de celle-ci et DL Vision Mode y était !

La photographie de mode fascine au plus haut point et la difficulté du travail d’un photographe mode est cette capacité de capter cet instant magique du sujet, ici en l’occurrence une personne qu’elle soit statique ou bien en mouvement. Et, le talent photographique de Parkinson démontrait toute cette finesse et cette sensibilité émotionnelle.

L’apparence dont dépendent vos vêtements – Celia Hammond portant un béret en tweed rouge vif et un manteau réversible assorti Wetherall devant la tour Eiffel, Paris Queen, septembre 1962

Cette belle exposition est la première de deux expositions qui sont consacrées à la photographie de mode et de portraits qui seront présentées en première Nord-américaine ce printemps au Musée McCord Stewart.

Couvrant soixante ans de photographie de mode, le corpus de l’exposition s’étend de 1930 jusqu’à 1990, année de décès du photographe et il comprend 79 photographies de mode à savoir celles qui sont les plus représentatives de la carrière de Norman Parkinson.

Ce même corpus comprend également 56 couvertures de grands magazines modes dont notamment les Vogue britanniques et américains ainsi que dix robes et ensembles haut de gamme provenant de la collection Costume, mode et textiles du musée qui viennent compléter ce riche corpus artistique. Le commissariat de l’exposition est assuré par Terence Pepper.

Allocution de Terence Pepper lors du lancement médiatique

Chapeau circa 1940, Fanny Graddon, feutre de fourrure de lapin, tulle de soie et plumes.

Manteau Concorde, 1948, Christian Dior, popeline de laine fine.

Grand photographe britannique Ronald William Parkinson Smith de son véritable nom insuffle, par son audace photographique et sa personnalité flamboyante, un nouvel essor à la photographie de mode et aux portraits des célébrités qu’il captait en les photographiant en plein air plutôt qu’en studio de photo tout en mettant ses modèles en mouvement dans de somptueux décors bien souvent insolites.

Chapeau Cardin au-dessus de Paris – Neva von Schlebrügge portant un chapeau prune Cardin dans un hélicoptère volant au-dessus de la tour Eiffel, Paris Queen, août 1960.

C’est ainsi que les personnalités publiques et les stars les plus en vue du 20e siècle tel que Jerry Hall, Audrey Hepburn, David Bowie, The Rolling Stones, The Beatles et Jane Birkin se sont vues magnifiées sous l’œil photographique de Parkinson.

Audrey Hepburn, photographiée à La Vigna, villa d’Audrey Hepburn, près de Rome, magazine Glamour, décembre 1955.

Séparé de façon chronologique, le corpus de l’exposition nous plonge directement dans les années 30 où l’on découvre le début de la carrière du jeune photographe.

En Angleterre, il fréquente alors l’école de Westminster où il développe une passion pour l’art et devient, au terme de ses études, l’apprenti du photographe londonien Richard N. Speaight.

Tailleurs Simpson – Partie de golf au Le Touquet, France, Harper’s Bazaar britannique, août 1939.

En 1934, il s’associe à un autre jeune photographe nommé Norman Kibblewhite. Ils ouvrent ensemble leur propre studio de photo et les deux artistes combinent alors leur nom sous le nom professionnel de Norman Parkinson. Leur partenariat ne dure que quelque temps, mais Parkinson décide de conserver ce nom de plume.

En 1935, Norman Parkinson présente une exposition solo démontrant certaines de ses photographies phares tels que le célèbre portrait de Vivien Leigh.

Vivien Leigh Actrice – Photographie captée après le succès de l’actrice dans la pièce de théâtre intitulée The Mask of Virtue et présentée lors de la première exposition de Parkinson à son studio de la rue Dover, The Bystander, novembre 1935.

Entre les années 40 et 50, le photographe entreprend une collaboration avec le Vogue britannique qui durera plusieurs années. Collaboration qui procure des images à caractère narratif saisissant comme on peut le voir sur la photographie intitulée Young Velvets, Young Prices. Magnifique photographie qui présente quatre mannequins coiffées de chapeaux sur fond de gratte-ciel newyorkais.

Velours pour demoiselles à prix doux, mode chapelière, Vogue américain, octobre 1949.

Au cours de cette période, Wenda Rogerson qui est la muse du photographe et qui deviendra plus tard son épouse est l’une des principales mannequins vedettes de l’époque et elle se prête au jeu photographique de Parkinson avec une certaine audace.

Wenda et les autruches – Wenda Parkinson portant du Spectator Sports, Afrique du Sud, Vogue britannique, mai 1951.

Les années 60 sont marquées telle une coupure dans le temps par de profonds bouleversements sociaux, mais Parkinson sait capter ce nouvel air du temps et s’efforce de repérer de nouveaux visages et de nouveaux looks en collaborant étroitement avec le magazine Queen. Sa vision de la photographie de mode est alors très originale, voire extravagante.

La tendance est au gym – Twiggy – Fac-similé de la mise en page originale du magazine Vogue britannique, février 1967.

La décennie 70 est, elle aussi, marquée par d’importants changements de mode de vie et le corpus de cette décennie éclatée est mon coup de cœur perso de l’exposition en raison de l’utilisation des couleurs vives en photographie, de l’émotion qui s’en dégage ainsi que pour cet univers joyeux et ludique du moment qui m’a littéralement ensorcelé.

Jerry Hall et l’artiste et illustrateur de mode Antonio Lopez – Jerry Hall portant du Sonia Rykiel, Hôtel Jamaica, Ocho Rios, Jamaïque, Vogue britannique, mai 1975.

Apollonia van Ravenstein portant la collection Rive Gauche d’Yves Saint Laurent, Vogue britannique, décembre 1971.

Durant cette enivrante période, les images du photographe contribuent à élever de nouveaux mannequins au rang de star du moment telle que Jerry Hall ou bien Iman.

Norman Parkinson réalise également de magnifiques photographies des créateurs de mode tels qu’Yves Saint-Laurent, Hubert de Givenchy, Jean Muir et Zandra Rhodes.

Les perfectionnistes – Hubert de Givenchy et Perla de Lucena, Vogue britannique, septembre 1974.

Les perfectionnistes – Loulou de la Falaise et Yves Saint Laurent dans le jardin de ce dernier à Paris, Vogue britannique, septembre 1974.

Les années 80 marquent la consécration de l’artiste photographe, car il se voit décerné, par la reine Elizabeth II, le titre de Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique.

Durant cette période faste, il produira une série de portraits qui seront présentés lors d’une grande rétrospective organisée par la National Portrait Gallery de Londres.

Les 1840 marches de Mihintale – Pilar Crespi portant un tailleur Calvin Klein, Anuradhapura, Sri Lanka, magazine Town & Country, mai 1980.

Carmen Dell’Orefice portant une robe en crêpe noire, Dimitri Kritsas, Manoir de William Randolph Hearst, San Simeon, Californie, magazine Town & Country, mai 1981.

En 1990, alors que Norman Parkinson travaille sur une séance de prises de vues pour le magazine Town & Country en Malaisie, il décède subitement à l’âge de 77 ans.

Et, la dernière photographie de l’exposition fait partie de cette séance photo. Or l’émotion de nous tous est palpable dans la salle lors de la visite de presse.

Deborah Harris portant un costume de sirène, Bob Mackie, Malaisie, magazine Town & Country, mai 1990.

Bref, si tout comme moi vous aimez la photographie de mode et l’émotion qui s’en dégage, cette superbe exposition vous parlera très certainement et elle est définitivement à voir cet été !

Et finalement le Maître – Norman Parkinson, couverture du magazine Vogue Hommes Paris, automne 1976.

Complément de sources recherches Wikipédia, l’encyclopédie libre.

Photographies, travail personnel, 16 avril 2024, Musée McCord Steward, Montréal.

Laisser un commentaire